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Questions sur la psychanalyse…

par 22 août 2017février 15th, 2023No Comments

Foire aux questions…

Faut-il croire en la psychanalyse pour l’entreprendre ?

Entreprendre une psychanalyse ou quelconque autre thérapie, oblige à reconnaître que l’on a besoin d’aide et que seul, on n’y arrive plus. Traverser une difficulté ponctuelle ou être étreint par des peurs, souffrances ou difficultés à vivre pleinement sa vie, est le lot d’un grand nombre de personnes mais tous ne font pas le pas d’aller se confronter à cela.

Reconnaitre que la démarche peut être nécessaire est déjà un premier pas dans le processus thérapeutique.

La prise du premier rendez-vous est souvent un moment difficile, le rôle du professionnel est d’amener la personne en souffrance à trouver dès le départ un cadre rassurant. Cela se construit en général dès le premier entretien informatif.

La psychanalyse et psychothérapie constituent une recherche et un travail d’introspection profond en vue d’une (re)construction narcissique.

Faut-il choisir son analyste ?

Oui, il faut choisir son analyste. Ne pas hésiter à en rencontrer plusieurs si nécessaire en fonction de ce qui est recherché comme type de thérapie et donc comme méthode. C’est un travail d’alliance, une « collaboration » permanente, unique et sincère. C’est une rencontre singulière dans une vie. Pendant ce travail, la liberté de dire est totale. Il est donc évident que la confiance en son psychanalyste est absolument une des conditions nécessaires à l’élaboration du travail psychique. L’analyste est le miroir réfléchissant sue lequel l’analysant va projeter de façon souvent inconsciente, beaucoup d’affects et d’émotions.

Une cure est-elle forcément longue ?

Je renvoie là à mon article sur la durée de la thérapie. Tout va dépendre de la méthode employée. S’il s’agit d’une psychothérapie de soutien dans laquelle le sujet va avoir besoin d’être accompagné pendant quelques séances afin de débloquer une situation ou de faire face à une souffrance (deuil, divorce, rupture, licenciement…), la durée sera plus brève.

Un travail en profondeur dure plus longtemps parce qu’il est question d’aller contacter la racine des symptômes (névrose) et non les symptômes en tant que tels. Si pendant des années, des mécanismes de défense ont été construits afin d’échapper à des peurs, on ne peut les briser sans prendre le risque d’amplifier les symptômes et de renforcer ainsi les résistances. Alors, nous allons travailler à assainir le Moi qui s’est affaibli, étriqué, inhibé afin de rétablir un équilibre. La névrose est en fait une solution de compromis, une tentative d’adaptation manquée. Pendant des années, de fausses sécurités ont été mises en place, un peu comme des pansements sur des jambes de bois. De compensations en compensations (addictions, dépendance affective…) le Moi s’est accroché à ses mécanismes afin d’éviter de tomber dans le vide.

Le travail se fait alors de séance en séance, progressivement. C’est une rencontre avec soi-même qui nécessite du temps il est vrai. Ce temps qui manque à beaucoup aujourd’hui, constitue justement dans le cadre du cabinet un espace dans lequel il s’arrête, comme une pause où l’on a rendez-vous avec soi. Hors portable, hors ordinateur et réseaux sociaux, une coupure dans la frénésie de ce monde qui a pour conséquence très souvent d’amplifier l’anxiété.

Les premiers effets de la thérapie se font rarement attendre. Dès que certaines énergies psychiques commencent à se débloquer, elles se libèrent et deviennent donc disponibles à être employées à prendre des décisions, faire des projets, libérer sa créativité, sexualité et donc à construire sa vie.

Peut-on prendre d’importantes décisions pendant une thérapie ?

En principe non. Pourquoi ? parce qu’il plus judicieux de commencer à prendre des décisions lorsque la personnalité commence à de déployer, nettoyée des faux-moi, des masques et des jeux de rôle.

Libérées de la plupart des peurs, des décisions pourront alors être prises en toute connaissance de cause et non plus en fonction des attentes des autres ou d’un surmoi tyrannique.

Psychothérapie, comment l’entourage vit-il la situation?

Comment l’entourage d’une personne qui entreprend une psychanalyse ou une psychothérapie le vit-elle ? Dans la mesure où ce n’est pas une courbe toujours harmonieuse, cela peut créer quelques remous….

Le psychanalyste ou psychothérapeute est un miroir réfléchissant, l’analysant va alors se retrouver confronté à lui-même et à la remontée de souvenirs chargés en affects. Des éléments restés jusque là inconscients peuvent alors émerger, il réalise ainsi que ce qu’il est, ne correspond pas toujours à ce qu’il croyait être. On peut donc aisément concevoir que ces prises de conscience ne sont pas toujours un long fleuve tranquille et peuvent éclabousser l’environnement proche.

Réaliser que l’on a vécu, grandi, en se construisant des masques qui certes ont été nécessaires afin de se protéger, n’est pas tours chose aisée et les conséquences que cela peut avoir sur l’entourage affectif amène obligatoirement à devoir faire à des réglages et réajustements dans les relations. Cela ne se fait pas dans la radicalité mais en douceur car les remaniements psychiques opèrent envers chacun afin de pouvoir redéfinir sa place et ses vrais besoins.

Voici d’ailleurs, quelques questions souvent entendues :

« étant faussement douce et faussement gentille (parce que j’ai peur), comment vais-je être après ma psychanalyse ? j’ai refoulé pendant des années mon agressivité et ma colère par peur de perdre l’amour des autres et d’être rejetée, est-ce que je ne risque pas de devenir invivable pour mes proches ? »

« Comment serai-je avec eux au fur et à mesure de la conscience que j’aurai de moi-même ? »

Tel autre : « ne vaudrait-il pas mieux que je reste moi-même plutôt que de prendre le risque d’aller bouger tout cela pour la tranquillité de mon mari car il m’a connue comme cela ? si je change, peut-être ne m’aimera t-il plus ? »

Mais souvent un autre regard permet un éclairage différent :

« Si je fais une psychanalyse, je deviendrai plus authentique et j’aurai donc des relations plus profondes et donc moins superficielles avec mes proches ».

« je crois qu’il suffirait que je change mes modes de fonctionnement pour que beaucoup de choses changent autour de moi car je me sens souvent victime et je reste ainsi dans mes plaintes ».

Laisser un espace de parole si nécessaire à la personne en thérapie afin qu’elle puisse si elle le souhaite venir en parler librement. C’est une expérience intime et très personnelle dans laquelle la rencontre avec soi-même se fait.

Si quelques angoisses se présentent en dehors des séances, peut-être proposer un échange avec un proche ou un ami qui pourra alors éponger un peu l’amplification des émotions qui sont présentes .

Change t-on à la suite d’une psychanalyse ?

Oui d’une certaine façon parce que l’on en ressort différent qu’auparavant et que ce que l’on était venu chercher à trouvé des réponses. Même si le fond de notre personnalité reste inchangé, ce qui émerge est ce que l’on aurait « dû être ». La psychanalyse, la psychologie des profondeurs, a pour dessein de faire ressortir ce qui était resté verrouillé, inhibé, recouvert de peurs, de faux-moi, de stratégies d’évitement ou de mécanismes de défense.

Car le fait est, que l’on se perd souvent, beaucoup parfois en cours de route (de la vie), et la plupart tente de s’en accommoder plus ou moins mal, en se protégeant comme ils le peuvent.

Rapidement alors, le psychanalyste et son analysant deviennent une « association » en formant une « alliance ».

Le psychanalyste connaît le voyage, parfois il l’a fait plusieurs fois, les embûches, les orages, pour les avoir affrontés. L’analysant va alors à son tour faire ce chemin en quelque sorte initiatique, car menant à son Soi.

Pour avoir erré pendant des années, il ignore encore cette route qui mène à la rencontre de lui-même. Passage où tout n’était que brume, peurs, illusions, déceptions, fantasmes, angoisses passant sans cesse à côté de la vie et allant d’espoirs en désespoirs.

Peut-on s’analyser soi-même ?

Est-il possible de s’auto-analyser ?, entreprendre seul ce travail d’introspection ? Non c’est impossible car c’est d’abord une question de connaissance des outils et fondements de la psychanalyse. Et puis surtout, parce que se voir à l’intérieur de soi signifierait s’analyser à partir de ses propres prismes intérieurs !! Ce qui est impossible car ce sont ces raisons mêmes qui amène à entamer une psychanalyse ou psychothérapie.

N’oublions pas que la personnalité s’est barricadée de défenses inconscientes. La personne se heurterait donc à une série de barrages qui forment de fausses sécurités et tout cela se révèlerait donc infranchissable sans un « guidage » extérieur qu’est le psychanalyste.

On confond souvent le symptôme et la névrose elle- même. On ne peut apercevoir seul les refoulements et les complexes (inconscients) et entreprendre son « auto-analyse » permettrait de se justifier à ses propres yeux afin d’échapper à l’angoisse en prenant le risque de s’enfermer dans une sorte d’admiration ou d’un mépris de soi-même.

En bref, une auto-analyse aboutit rapidement à de fausses pistes qui peuvent s’avérer être périlleuses amenant à des ruminations sans fin et des introspections sans vraies réponses et changements.

Il faut répéter les mises en garde contre les marchands d’illusions qui promettent la guérison de toute les angoisses et surtout de celles de vivre, aucun thérapeute n’ a de baguette magique et ainsi faire des promesses d’efficience en huit jours !! Fuyez si c’est le cas ! Ne jamais hésiter à demander la formation du professionnel, s’il est en supervision et à quelle école il appartient. Nous avons tous entendu parler de dérives, de tentatives de pouvoir sur des personnes en fragilité, c’est exploiter la souffrance humaine à des fins dangereuses afin de nourrir la toute-puissance de ces être pervers.

Virginie Ferrara

Psychothérapeute à Paris, je vous reçois à mon cabinet rue Vignon, Paris 9ème, sur rendez-vous au 01 53 20 09 31