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Toute thérapie, quelle que soit sa forme, psychanalyse, psychothérapie, thérapie de couple ou de groupe, nécessite une alliance entre le patient et le thérapeute. Qu’entend-on par alliance ?

Une relation de confiance qui se construit dans le cadre de la thérapie et qui va engager le patient ou l’analysant dans son propre parcours thérapeutique et ainsi contribuer à son processus de guérison.
Ce partenariat, cette « équipe que vont former les deux protagonistes, patient/thérapeute vont collaborer dans le but de réaliser des objectifs précis toujours identifiés au préalable et au regard de la demande initiale et il est à préciser que la réussite ne dépend pas tant la méthode thérapeutique ou des outils utilisés même s’ils peuvent y contribuer, mais c’est un enchevêtrement subtil entre le patient et son thérapeute qui en est bien souvent la clé.
D’ailleurs, cette alliance est fondamentale quant à l’efficacité de n’importe quelle intervention thérapeutique ;
Freud fut le premier à évoquer la notion de « collaboration » comme levier nécessaire dans le processus thérapeutique (Breuer et Freud), Il dira plus tard qu’un des premiers objectifs de la psychanalyse est « d’attacher l’analysé à son traitement et à la personne du praticien », en laissant le temps faire son œuvre. Il relatera l’observation que « le malade s’attache de lui-même à l’analyste et le range parmi les imagos de ceux dont il avait accoutumé d’être aimé ». Une fois en place, le lien constitue le fondement nécessaire à la poursuite du travail analytique avec sa part de transfert, certains auteurs verront l’alliance thérapeutique comme totalement indépendante de celui-ci et d’autres pas, cette question a suscité de nombreux débats.
Alors que les psychanalystes européens sont restés relativement discrets sur la question, les auteurs anglo-saxons s’y sont davantage intéressés, notamment dans le cadre de la recherche sur l’efficacité des psychothérapies.

Dans l’optique freudienne, l’alliance reste un pré-requis relationnel, permettant l’émergence du transfert, bien que son analyse relève d’un autre niveau de travail.

À la suite de Freud, Ferenczi s’est intéressé au rôle de la personnalité de l’analyste et à l’influence de son expérience personnelle dans le processus thérapeutique.

Il a introduit la notion du « thérapeute réel », c’est-à-dire l’idée que l’analyste, en tant qu’être humain véritable, exerce une influence directe sur la relation transférentielle et contre-transférentielle.

Ferenczi a ainsi placé au centre du dispositif analytique la relation interpersonnelle entre analysant et analyste. Il insistait sur l’importance de l’attitude empathique, de l’observation fine et de l’ajustement constant du thérapeute aux besoins du patient, afin d’éviter les réactions thérapeutiques négatives et de favoriser un climat de confiance propice au changement.

Au fil du temps, la psychanalyse a perdu de l’intérêt théorique pour la notion d’alliance, celle-ci s’étant diluée dans les débats autour du transfert. Cependant, sur le plan clinique et pragmatique, elle conserve toute son importance. Des recherches récentes remettent en lumière la dimension interpersonnelle et l’importance de l’ajustement du thérapeute aux défenses du patient pour favoriser le changement.

Pourquoi cette alliance est-elle essentielle dans la thérapie ?

Freud considère que, dès les premiers temps du traitement, il est essentiel que le patient établisse un lien affectif de confiance avec l’analyste. Ce lien, fondé sur des sentiments positifs transférés depuis des figures aimées de son passé, crée la base émotionnelle qui rend possible l’exploration de l’inconscient. Sans cette alliance initiale, le processus thérapeutique risque d’échouer, car le patient ne pourrait pas s’ouvrir ni collaborer pleinement.

Cette alliance est donc au cœur de tout processus de changement thérapeutique indépendamment de la forme (méthode) car elle ouvre cet espace à la libre expression des émotions douloureuses afin de permettre à l’analysant de revisiter des pans de son histoire familiale et de traverser des ressentis en toute sécurité.

Enfin, c’est parce qu’elle est un moteur qu’elle devient thérapeutique et permet ainsi une transformation profonde.

Virginie Ferrara

Psychothérapeute à Paris, je vous reçois à mon cabinet rue Vignon, Paris 9ème, sur rendez-vous au 01 53 20 09 31