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Pourquoi la thérapie de couple ? quand la relation a mal et que les « maux » ne peuvent se dire…

« On s’est connus, on s’est reconnus, on s’est perdus de vue, on s’est r’ perdus de vue, on s’est retrouvés, on s’est réchauffés, puis, on s’est séparés » chantait Jeanne Moreau en 1962 dans le célèbre film de Truffaut, Jules et Jim….

Malgré la tendresse, malgré l’affection, deux êtres qui ont fait un bout de chemin ensemble, parfois des années à partager les mêmes valeurs, espoirs et projets, se retrouvent un jour face à face, incapable de communiquer, presque comme deux étrangers partagés entre l’amour et la haine….

Comment en sont-ils arrivés là ? quels sont les processus psychiques, les schémas de répétition dans lesquels ils ont été emportés parfois à leur insu rendant toute tentative de dialogue vouée à l’échec. Incompréhension, solitude à deux, colère, culpabilité, infidélité, la liste des émotions que ces crises font naître est sans fin et chaque fois les mêmes douleurs se répètent, les accusations et reproches n’étant qu’un amplificateur de l’effet miroir que chacun renvoie à l’autre de ses failles et blessures.

Dans quels cas peut-on se tourner vers la thérapie de couple ?

Les crises dans une vie de couple sont inévitables, elles deviennent graves si elles ne sont pas reconnues et si chacun se sent négligé dans sa souffrance. Mais, elles peuvent aussi être bénéfiques lorsqu’elles permettent de pouvoir trouver un espace de parole où les besoins vont être entendus et respectés. La relation peut alors se « réorganiser » et permettre aux forces positives en mouvement de devenir un lieu de créativité, de spontanéité et de communication à nouveau.

La vie de couple peut aussi se comprendre comme un espace dans lequel peuvent se succéder des conflits ouverts amenant parfois à la séparation, des affrontements où chacun va se « frotter » à l’autre mais aussi des remises en cause permettant des temps de pause où, intimité, échanges et spontanéité peuvent s’exprimer.

Le vivre en couple est chargé dans notre culture d’un tel investissement qu’il est souvent difficile pour certains de le décoller d’un bonheur à maintenir a tout prix dans la durée.

Cette idéalisation de la relation et surtout de l’autre, les projections et fantasmes qu’elle contient va souvent être source de désillusions, de déceptions et de frustrations car la réalité de la vie en commun ne correspond que rarement aux rêves qui précèdent et suivent la relation.

Alors, le couple quasi sanctifié, source de tous les bonheurs et porteur pour beaucoup du sens d’une grande partie de leur vie sera vécu comme un lieu de compensations et de réparations des failles narcissiques, de blessures non guéries et réactivées lors de conflits « tu ne m’aimes plus ?« , « sans toi je suis perdu(e)« , « je me sens rejeté(e)e » … de là commenceront à naître les doutes, inquiétudes et peur de l’abandon et dépendances à l’autre….
Ces facteurs d’aliénation dans la relation sont particulièrement actifs, en voici quelques uns :

Le dialogue interne où chacun fait les questions et les réponses, en projetant évidemment sur l’autre ses propres peurs et angoisses. Comme j’ai peur d’être abandonné(e) j’imagine que mon/ma partenaire m’aime moins. Entre alors en résonance toutes les vieilles peurs liées à ce sentiment de rejet ou de désamour, relation aux parents, anciennes ruptures amicales et amoureuses. Ce dialogue irréel est très toxique pour la relation . Cette façon de penser à la place de l’autre peut surgir dans la communication « je sais que tu ne m’aimes plus…« ,  « je sais ce que tu vas me dire encore… « ,  « de toute façon, je ne te l’ai pas dit parce que je sais que tu n’allais pas me comprendre… »

Tous ces moyens d’éviter le dialogue sont liés aux nombreuses peurs qui existent. Peur d’être jugé, de recevoir un refus, d’être moqué, pas compris, de blesser l’autre…et appauvrissent l’échange jusqu’à parfois le rendre totalement absent et le réduire à des faits purement pratiques « t as pris le rendez-vous ce matin ? « t’as envoyé le courrier ? » « tu peux m’aider, je suis crevée, la petite n’a pas encore pris son bain »…. Les séquences se répètent, prévisibles avec les mêmes ressentis, désintérêt, lassitude et ennui alternant avec l’agressivité, les reproches et tentatives de venir dévaloriser le/la partenaire.

C’est bien souvent là qu’intervient la nécessite de faire appel à un tiers neutre, le thérapeute. Faire la démarche n’est jamais chose aisée car il s’agit de reconnaître dans un premier temps que chacun souffre et que les tensions et les forces qui sont en jeu vont être bien souvent déstabilisées amenant parfois à bien se séparer ou à trouver un nouvel équilibre.

Comment se déroule une thérapie de couple ?

Le seul moyen parfois, de mettre un terme à une souffrance et incompréhension devenues intolérables va être l’intervention d’un tiers neutre. Son rôle va être de déstabiliser les forces en jeu dans la dynamique relationnelle. Les partenaires sont présents à chaque séance selon le rythme qui sera défini lors de l’entretien informatif et il s’agira de définir de qui amène le couple, leurs attentes par rapport à la thérapie et leurs objectifs. Une séance hebdomadaire au début, peut-être parfois nécessaire, puis une tous les quinze jours permet de faire entre les rendez-vous, un travail d’élaboration psychique, de laisser ainsi un temps de décantation, rythmé parfois par des petits exercices.

Le thérapeute instaure le cadre dès le départ en expliquant quelles vont être les modalités et règles qui seront un contenant afin de permettre à chacun de pouvoir trouver un espace suffisamment sécurisant pour libérer la parole. Il n’est ni un juge ni un arbitre mais est au service du projet du couple.

Les séances , alternent entre colère, tristesse et agressivité et amenant ainsi le thérapeute à faire reformuler ce qui se dit derrière les malentendus, les projections, les questions-réponses faites à la place de l’autre et permettre ainsi de ramener de la communication et de( ré)apprendre à se parler et s’écouter dans le respect et les besoins de chacun.

Le professionnel va aussi repérer celui ou celle qui aurait tendance à monopoliser la parole et ainsi à prendre tout l’espace mais aussi celui restant plus en retrait et l’invitant alors à s’exprimer. Il va aussi repérer toute la communication non verbale de celui qui se tait et écoute, grimaces, froncements de sourcils, visage figé, corps tendu prêt à agresser verbalement, afin de lui restituer ce qu’il a identifier et de l’amener à exprimer ses émotions quant à ce qui vient de se dire. Tout cela dans un cadre bienveillant et rassurant afin qu’aucun des partenaires ne se sentent dénarcissisés et « lâchés » par le thérapeute.

Les séances peuvent être aussi un espace de négociation où l’on définit une forme de contrat symbolique dans lequel chacun va s’engager en reconnaissant d’une part les points communs, les différences et permettre ainsi mieux la confrontation et surtout la « reconnaissance de besoins différents » :  » j’ai besoin une fois de temps en temps de sortir avec mes ami(es) »,  « j’ai le désir de faire une activité en dehors de toi, juste pour moi et ce n’est pas contre toi ».

A quoi sert la thérapie de couple ?

La thérapie de couple peut permettre de développer une relation écologique en arrêtant de croire que ce qui est bon pour soi est forcément bon pour l’autre, mais c’est aussi amener chacun à prendre conscience de sa propre responsabilité dans ce qu’il ressent, dans les désirs qu’il a, les choix qu’il fait. C’est aussi trouver la bonne distance relationnelle avec un temps et un rythme propre à chacun où l’intimité à soi-même va être entendue afin de maintenir un lien vivant toujours plus riche de possibles.

« Mais pour continuer la romance,

il faut bien qu’un des deux commence

Le grand jeu de la Vérité

Et brise jusqu’aux entrailles mêmes

Les vieilles racines de haine

Nées de nos larmes avalées »

Chanson de M.J Marchat

Si vous avez des questions sur la thérapie de couple, n’hésitez pas à me contacter pour un premier entretien informatif gratuit.

Virginie Ferrara

Psychothérapeute à Paris, je vous reçois à mon cabinet rue Vignon, Paris 9ème, sur rendez-vous au 01 53 20 09 31